Dans un étang tranquille d’une vallée cachée du Tibet vivait une carpe dorée appelée Kunchen. Bien que l’étang soit beau et calme, Kunchen se sentait toujours agitée. Elle avait un fort désir d’explorer le fleuve qui sortait de l’étang et s’enfonçait dans les étendues inconnues du monde.
Un jour, Kunchen ne put plus réfréner sa curiosité et décida de suivre le courant.
Alors qu’elle nageait vers le monde inconnu, elle se retrouva bientôt dans de forts courants et des eaux déchaînées. Elle luttait contre le courant, était ballottée par les vagues et se sentait perdue et apeurée.
Dans sa peur et son désespoir, Kunchen se souvint d’une vieille sagesse que sa mère lui avait un jour racontée : « Nager à contre-courant, c’est comme lutter contre la vie elle-même. Laisse-toi porter par les courants de la vie, Kunchen. Tu ne peux pas contrôler om l’eau t’emporte, mais tu peux contrôler comment tu y réagis ».
Avec ces mots dans son cœur, Kunchen cessa de se battre et s’abandonna au courant. Au lieu de nager contre le courant, elle se laissa porter par lui. Et à sa grande surprise, elle découvrit qu’elle était désormais bien plus apte à relever les défis du fleuve.
Elle naviguait habilement dans les eaux vives, évitant les rochers et les tourbillons, et découvrait même la beauté dans la sauvagerie du fleuve. Elle a vu de magnifiques montagnes, des forêts luxuriantes et de merveilleuses créatures qu’elle n’avait jamais vues auparavant. Et même si le fleuve était toujours sauvage et imprévisible, Kunchen trouva la paix et la joie dans son voyage.
Ce que l'on peut apprendre de cette histoire ...
1) Acceptation plutôt que contrôle : dans la vie, il y a de nombreuses circonstances qui échappent à notre contrôle, tout comme les courants de la rivière. Au lieu de nous concentrer sur ce que nous ne pouvons pas contrôler, nous devrions apprendre à accepter ces circonstances et à nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler : nos réactions à ces circonstances.
2) La résistance conduit à la souffrance : comme Kunchen l'a découvert au début de son voyage, essayer de nager à contre-courant peut nous épuiser et conduire à la souffrance. Cependant, si nous nous abandonnons au courant, nous pouvons économiser notre énergie pour des choses plus importantes et trouver plus de joie dans la vie.
3) Le voyage et la destination : Kunchen apprend qu'il ne s'agit pas d'atteindre une destination précise, mais de profiter du voyage lui-même. Il en va de même pour notre vie : il ne s'agit pas seulement d'atteindre des objectifs, mais aussi d'apprécier les expériences et les leçons que nous tirons de notre voyage.
4) Le courage de changer : Kunchen a eu le courage de sortir de sa zone de confort et d'explorer l'inconnu. Cette volonté de changer peut nous ouvrir de nouvelles possibilités et nous aider à grandir et à évoluer.
Source : livre "Le singe et la fleur de lotus" de Jinpa Sherab
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