LA MÉTAPHORE DE LA CHALEUR OU COMMENT ACCEPTER NOS ÉMOTIONS DEPLAISANTES ?
Les émotions déplaisantes sont comme la chaleur excessive : elles peuvent être ressenties de façon désagréable. La météo de cet été nous a fait vivre l’expérience de la canicule qui est quelque chose d’insupportable, surtout lorsqu’on ne peut se rafraîchir. Mais nous savons que, parfois, nous devons subir cette situation, notamment comme cette période d’été. Nous ne pouvons que l’accepter et ne lui donnons pas forcément plus d’importance que cela en continuant à sortir, travailler, bouger ...
De la même manière, les émotions dites déplaisantes existent et nous devons les expérimenter de temps à autre. Pourquoi ne serions-nous pas aussi indulgents avec nos différents états émotionnels qu’avec la météo ? Les émotions, de la même manière que la chaleur, qu’un mal de tête ou qu’un bouton qui nous démange, sont des états physiologiques qui peuvent être gênants, mais ils nous permettent bien souvent d’avoir des informations sur notre corps ou notre environnement.
Notre météo intérieure : On dénombre généralement 4 émotions principales. Une plaisante, la joie ; et 3 déplaisantes : la peur, la tristesse et la colère.
Les émotions dites « négatives » ont des intentions positives qu’il convient d’intégrer : elles ont pour objectif de nous faire réagir ! Contre toute attente, elles sont donc bienveillantes. Face à une situation contraignante ou menaçante, le processus d’adaptation naturel et instinctif consiste à adopter une de ces 3 positions : le combat, la fuite ou la soumission.
Des études ont démontré que l’être humain est doté de 3 cerveaux, en interaction permanente :
- le reptilien, siège de la survie, responsable de l’action, de ce que nous faisons,
- le limbique, siège de l’émotion et de la relation responsable de ce que nous ressentons,
- le néocortex, siège de la réflexion, responsable de l’adaptation et de ce que nous disons.
En général, l’émotion survient en premier, ayant un impact sur notre réflexion et conditionnant notre réaction physiologique. En d’autres termes, quand nous percevons une contrainte ou une menace, comme par exemple, faire une erreur, nous ressentons plusieurs sensations (angoisse, culpabilité…) qui vont nous amener à développer certaines pensées («je suis nul» par exemple) et déclencher certaines réactions (je vais cacher mon erreur, me mettre à trembler, être dans l’évitement).
Il est désagréable et parfois épuisant de subir trop longtemps ce processus. C’est pourquoi il est important d’en prendre conscience et d’aller dans le sens d’en modifier l’ordre. Car, si nous savons généralement pourquoi nous ressentons des émotions qui nous dérangent, nous n’avons pas appris ce qu’il convient de faire pour ne plus en être dépendant. Diminuer l’impact d’une émotion (limbique) suppose d’actionner le raisonnement (néocortex), et cela peut s’apprendre et permet de passer par un autre chemin plus adapté.
Etre à l’aise avec ses émotions nécessite de comprendre ce qui les a provoquées.
Voici ce qui déclenche les 3 émotions déplaisantes principales :
- la peur : la perception qu’une menace va bientôt arriver,
- la colère : le franchissement par une personne ou par soi-même d’une limite (valeur, règle…),
- la tristesse : le sentiment de perdre ou d’avoir perdu quelque chose ou quelqu’un d’important pour soi.
Ce qu’il y a de paradoxal avec ces émotions-là, c’est qu’elles sont toutes porteuses d’un message positif :
👉 La colère a pour but d’obtenir une réparation (excuse, rectification)
👉 La peur a pour objectif de se rassurer (obtenir des informations, passer à l’action…)
👉 La tristesse a pour finalité de rebondir (passer à autre chose, relativiser…)
Ainsi, vouloir se débarrasser d’une émotion déplaisante n’est pas souhaitable. Nombreuses sont les personnes qui les rejettent par des «je n’ai pas peur», «je n’ai pas mal» ou «je verrai cela plus tard»... Si refouler une sensation désagréable provoquée par un évènement ponctuel peut tout à fait être une solution (je conduis, une voiture me fait une queue de poisson, j’ai peur, ce chauffard m’a mis en danger, je suis en colère, j’appuie à fond sur le klaxon mais je continue ma route et retrouve mon calme...), il n’en est pas de même avec des sentiments dont l’intensité est si forte, l’origine tellement profonde, qu’elle réapparaîtra ultérieurement, sous une forme ou sous une autre. Il en est ainsi pour les personnes qui se mettent fréquemment en colère, qui vivent dans le doute permanent ou qui ressentent une tristesse constante depuis de longues années ...
C’est pourquoi, aussi désagréables soient-elles, les émotions sont là pour vous protéger. Les accepter revient à diminuer leurs impacts, les prendre en considération permet de se mettre en mouvement.
Travailler sur soi permet d’appréhender les effets désagréables de certaines émotions par la recherche de solutions qui nous sont propres et qui vont nous aider à être dans un meilleur équilibre et donc plus serein avec notre météo intérieure.
Source : Page "Cabinet de psychologie et d'hypnose" - 14.08.2020
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